Questions à… Cédric Martineaud
Cédric Martineaud aborde l’univers de la création en pratiquant la danse contemporaine pendant 12 ans avant de rejoindre la maison Stéphane Plassier en tant que directeur artistique. A ce titre, il exprime sa sensibilité aussi bien dans la mode, la scénographie que dans le graphisme. L’exposition « Mariage » au Musée Galliera est l’une de ses réalisations. Indépendant depuis 2004, il signe notamment les scénarisations des expositions « Ultra Peau » au Palais de Tokyo en 2006, « les 100 ans de Nivea » en 2011 et « Particule 14 » au Lieu du Design en septembre dernier.
Quels sont principales sources d’inspiration ?
Elles émanent d’une association entre le sensoriel et l’émotionnel. J’ai une sensibilité particulière au toucher, au corps et à son interaction avec l’espace. Je suis en parallèle à la recherche perpétuelle d’un état ou d’un instant, d’interactions ordonnées, suggérées ou voulues, qui laissent cours à une libre interprétation.
Si on devait trouver trois mots pour vous définir, quels seraient-ils ?
Curieux, attentif et insatiable. Cette insatisfaction constitue un de mes moteurs.
Pour vous, existe-t-il un Design Français ? Qu’est-ce qui le caractérise ?
Oui mais il n’est pas facile de le définir. Il est par exemple moins lisible que le Design Italien. Il n’y a pas d’école, pas de courant dominant, il part dans tous les sens en quelque sorte…Mais en s’affranchissant de codes, il se caractérise par une liberté créative. En ce sens, il est plus proche des courants anglais. La France est, me semble-t-il aujourd’hui « prête » à le recevoir et à le faire vivre.
L’écologie, produit marketing ou mutation nécessaire ? Comment l’intégrer vous dans vos travaux ?
Dans l’univers de la scénographie, il est difficile de parler d’ « écologie ». Si l’écologie se veut durable, la scénographie est par essence éphémère. J’ai une conscience personnelle à cet égard, mais il ne s’agit pas du point de départ de mes travaux.
Comment gérer le lien entre une scénographie et l’objet qu’elle valorise ?
La scénographie consiste à écrire l’histoire, à magnifier sans dévorer, à s’emparer d’un univers. Elle doit être au service de l’objet et le respecter. Etroitement corrélée à l’objet, elle peut aussi avoir un rôle moteur dans sa sélection. Dans le cas d’une exposition hétéroclite qui associe plusieurs talents, à l’instar de Particule 14, il n’a pas de lien évident entre les œuvres. Il ne s’agit pas de créer un lien fictif mais plutôt de créer une ambiance, de traduire le reflet de pensées communes, de favoriser l’entrée en relation avec les objets.
Votre prochain projet dont vous souhaiteriez nous parler ?
Je travaille actuellement sur la présentation d’une nouvelle ligne de bijoux pour Baccarat et sur un projet de salle de bain « bath in case » pour le salon Ideo Bain. Je prépare également une exposition autour du Lin et de ses nombreuses implications « Le Lin dans tous ses états » à Bordeaux, et la prochaine exposition de Particule 14 à Milan en 2012.
Passionné au service de la création, Cédric Martineaud laisse libre cours à sa propre expression. Effervescent, soucieux de rester à l’écoute de son environnement et des sujets qui le questionnent, il parvient à communiquer ses ressentis (et ceux des autres) avec authenticité.
Propos recueillis pour Blog Deco Design par Hélène Robin / octobre 2011
Un commentaire sur “Questions à… Cédric Martineaud”
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Je reconnait bien notre fils qui a toujours était passionné pour ce métier depuis son plus jeune age
bravo cédric